Sur le retour des grands de la mode démesure sur les podiums (et dans les tendances)
Face à la sobriété, au minimalisme et au confort des collections des saisons influencées par les années pandémiques -n’oublions pas que la mode est le reflet fidèle de la réalité et de l’état d’esprit de la planète-, il semble qu’il y ait de la lumière au bout du tunnel et les podiums reviennent au diapason les voix puissantes des firmes qui ont toujours suscité le goût de l’excèsle théâtral, le sexy et l’extravagant.
Fidèle aux origines des entreprises pour lesquelles ils conçoivent, Pieter Mulier pour Alaïa et Casey Cadwallader pour Thierry Muglerces deux architectes de formation, ont mis le point culminant d’une semaine de la mode bien qu’ils ne fassent techniquement pas partie du programme Haute Couture.
Pierre Mulierdont la première collection pour Alaïa -décédée en 2017-, était celle du printemps-été 2022, a voulu montrer ses propositions dans son propre appartement à Anverssuivant la tradition d’Azzedine AlaÏa de réunir chez lui quelques privilégiés, pour présenter leurs collections ou préparer lui-même les mets lors de rassemblements devenus légendaires.
Les formes arrondies, élaborées autour du corps, et les formes curvilignes, tant dans les vêtements que dans les accessoires, sont les quintessence du féminin, la ligne sensualité.
Jupes et cols roulés en taffetas, harnais en cuir et leurs robes distinctives avec des capuchons enveloppantscomme une exploration du sens d’Alaïa : son anatomie, sa psychologie, son âme.
L’Américain de 43 ans Casey Cadwalladerà la direction artistique de Thierry Mugler depuis 2017, a choisi La Villetteun lieu familial aux portes de Paris où ils exposaient déjà à leur époque leurs collections Jean Paul Gaultier, John Galliano ou Alexander McQueen.
Cuir, corsages avec baleines apparentes, transparences de dentelle et bodys avec la montée à la tailleCadwallader a choisi des modèles aussi mythiques que Shalom Harlow, Eva Herzigova ou Irina Saïkqui avec leurs nattes en forme de fouet ont fait leur part dans la chorégraphie.
Et parmi tous les tissus, l’américain ne voulait pas abandonner le denim dans deux de ses propositions.