Les nombreuses versions de Cendrillon : l’un des contes de fées les plus anciens
Alors qu’une nouvelle version cinématographique de l’un des contes de fées les plus célèbres de tous les temps est sur le point d’arriver sur les écrans de cinéma, Blufashion a enquêté sur les origines et les nombreuses versions de cette merveilleuse histoire.
#LITTÉRATURE
Le célèbre conte de fées de Cendrillon est surtout connu pour le film réalisé par Walt Disney en 1950, qui est lui-même basé sur l’histoire écrite par Charles Perrault. Mais en fait, il existe de nombreuses versions de l’histoire de Cendrillon – certaines avec des détails particulièrement sanglants – et elles viennent de très, très loin.
Il provient très probablement de l’Égypte ancienne ou de la Chine, et des personnes de différentes époques l’ont raconté et répété au fil des ans. Cependant, le thème du justice du destin est commun à toutes les versions, et le conte de Cendrillon est celui d’une récompense et d’un rêve qui interrompt une vie de misère et d’oppression.
Voici l’histoire et l’évolution de l’un des contes de fées les plus populaires au monde.
A la cour du Pharaon
La version la plus ancienne connue remonte à l’Égypte au cours de la XVIe Dynastieet l’ancien conte égyptien de Rhodopis (ou Rhodope) est considéré comme le plus ancien archétype littéraire de Cendrillon.
Dans cette version ancienne, Rhodopis (ou « joues roses ») est une belle esclave étrangère à la peau claire. Les autres esclaves se moquent et se moquent de la jeune fille tout en la forçant à accomplir les travaux les plus humiliants. Un jour, le Pharaon invite la population à une grande fête, mais les esclaves empêchent Rhodopis d’y participer.
Le dieu Horus, apparaissant sous la forme d’un faucon, vole la pantoufle de la pauvre fille alors qu’elle fait la lessive au bord de la rivière et la laisse tomber sur les genoux du Pharaon, le séduisant par le caractère divin de l’incident.
Il part alors à la recherche de sa propriétaire, et après de nombreuses tentatives, il atteint Rhodopis et la prend pour épouse.
Le petit pied : un héritage chinois
Vers le IXe siècle, le personnage trouve son origine en Chine dans l’histoire de Ye Xian (ou Yeh-Shen). L’un des éléments transmis par cette version chinoise sont les petits pieds du protagoniste, signe de noblesse et de prestige dans la culture chinoise.
Ye Xian est une orpheline qui trouve du réconfort dans une amitié avec un beau poisson, qui est en fait la réincarnation de l’esprit de sa mère.
Sa belle-mère tue et consomme le poisson, mais le héros enterre ses os, qui se transforment plus tard en jolis vêtements, bijoux et une paire de sandales dorées que Ye Xian porte pour assister à l’importante fête annuelle du printemps.
L’une des sandales finit entre les mains du roi d’un pays voisin qui, attiré par la petite taille de la chaussure, cherche la jeune fille et l’épouse.
L’ancienne fable chinoise met l’accent sur le fait que le protagoniste a « les plus petits pieds du royaume », et dans les versions ultérieures qui ont perdu cette prémisse, la motivation du prince pour essayer de trouver juste un la fille qui peut porter la chaussure n’est plus claire.
Les origines italiennes
Giambattista Basile est l’auteur d’un recueil de nouvelles, Le compte de li cunti sur le traitement de peccerille (Le Conte des contes ou le divertissement des enfants, également connu sous le nom de Pentamerone), de 1634 à 1636, qui contient de nombreux contes de fées qui devinrent plus tard célèbres grâce à des remaniements ultérieurs.
L’histoire racontée par Basile, intitulée La Gatta Cenerentola (Le chat de Cendrillon), a été l’une des sources (ou la principale source) d’inspiration de Charles Perrault lorsqu’il a créé sa propre version bien connue.
Dans l’histoire de Basile, l’héroïne, appelée Zezolla, est persuadée de tuer sa belle-mère par son professeur de broderie, lui brisant le cou en lui frappant la tête avec un grand coffre.
Le père de Zezolla épouse alors le professeur de broderie, qui se révèle encore pire que la première belle-mère, reléguant Zezolla au rôle de servante et lui donnant le surnom Chat Cendrillon.
La version royale de Perrault
Charles Perrault (1628-1703) était un érudit et auteur de Les Contes de Mère l’Oie (Contes de ma mère l’Oye), un petit recueil de onze fables, dont Le petit Chaperon rouge et La belle au bois dormant.
La version de Perrault est la plus connue, notamment parce qu’elle a servi de base au film Disney. Intellectuel à la cour du roi de France, Perrault en purge la version de Basile de ses aspects bruts et violents pour la rendre plus adaptée au climat raffiné et élégant dans lequel il se trouve.
La Cendrillon de Perrault a les qualités d’une reine : elle est sobre, tempérée et bienveillante, supportant ses malheurs avec patience et finissant par pardonner à ses bourreaux.
Ce n’est que dans cette version (et dans celle de Disney) que la chaussure est en cristal, un détail qui pourrait être le résultat d’une confusion entre deux mots français aux prononciations similaires : « veire » (vair, fourrure d’un petit rongeur ressemblant à une hermine). utilisé dans les chaussures) et « verre » (verre).
Le regard sanglant des frères Grimm
L’histoire, selon les frères Grimm et Aschenputtel, remonte à 1812. La Cendrillon de cette adaptation est nettement plus humaine et n’a pas la noble dignité de l’homologue de Perrault. Elle se plaint souvent de sa situation, pleure et fait des demandes.
La fin est également complètement différente, car le plus grand besoin de justice s’exprime dans la récompense de la jeune fille innocemment persécutée et dans le châtiment sévère des sœurs coupables.
Les autres différences par rapport à la version de Perrault sont les suivantes :
- Les demi-sœurs sont belles mais avec des « cœurs laids ».
- Le prince tente d’empêcher Cendrillon de s’enfuir en enduisant de goudron l’escalier du palais royal.
- L’esprit de sa mère apparaît sous la forme d’un noisetier.
- Cendrillon va au bal pendant trois nuits.
- La chaussure qu’elle perd en s’enfuyant la troisième nuit est en or.
Dans cette version, les demi-soeurs reçoivent une leçon brutale : elles se mutilent d’abord les pieds pour tenter d’ajuster la chaussure, puis, lors du mariage entre Cendrillon et le prince, des colombes leur arrachent les deux yeux pour les punir de leur méchanceté. .
Cendrillon : le chef-d’œuvre de Disney
Le film d’animation de 1950 est basé sur la version de Perrault et constitue le récit le plus élégant et le plus rêveur de l’histoire. Dans le film Disney, Cendrillon est une jeune fille de vingt ans belle, humble et altruiste.
Cendrillon n’assiste au bal qu’une seule fois dans le récit de Disney, contre deux ou trois fois dans les versions de Perrault et des Grimm.
De plus, les souris, si caractéristiques de la version Disney, ont un rôle très marginal dans celle de Perrault et n’apparaissent que lorsque la citrouille est transformée.
La fin a été adoucie par rapport à d’autres alternatives, car après avoir découvert que la chaussure appartient à Cendrillon, le prince l’épouse, mais il n’y a aucune punition pour sa belle-mère et ses demi-sœurs.
Une Cendrillon en chair et en os
Ce mois de mars verra La version d’un action en direct version de l’animation Disney réalisée par Kenneth Branagh. Ce sera la vedette Lily James (depuis Downton Abbey) dans le rôle du malheureux orphelin, Richard Madden (depuis Game of Thrones) dans le rôle du prince, Cate Blanchett dans celui de la méchante belle-mère et Helena Bonham Carter dans celui de la Fée marraine.
Faisant suite à un précédent déjà établi en maléfiqueces nouvelles versions explorent des évolutions plus proches des sensibilités contemporaines : « Le film met en scène une évolution qui touche tous les personnages, nous rappelant que l’existence ne peut pas être vue en noir et blanc », dit Branagh.
On attend avec impatience l’arrivée de cette nouvelle Cendrillon sur les écrans de cinéma pour découvrir ce que cette histoire ancienne nous réserve d’autre.
Cette histoire est apparue pour la première fois sur Swide par Jonathan Bazzi Art & Culture ; Donateur.